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Compte rendu de la réunion du 7 novembre 2014 au rectorat

9 Novembre 2014 , Rédigé par Parents Eugénie Cotton B Publié dans #REP

Après plus d’une heure de pourparlers à l’extérieur du rectorat, devant la détermination de notre collectif à obtenir un rendez-vous englobant les représentants de chacun des établissements du réseau G Budé (des premiers et seconds degrés), un représentant des élus, un représentant des parents et deux responsables de syndicats enseignants, nous avons donc obtenu une audience au rectorat auprès de l’inspectrice d’académie du second degré, et du délégué du responsable du premier degré.

L’introduction a été hostile, Madame l’inspectrice déplorant la méthode et indiquant qu’elle avait dû interrompre une réunion de travail tout aussi digne d’intérêt (sic) sur la bourse au mérite…

Il nous a été indiqué en exergue que nous ne devions attendre aucune réponse à l’issue de cette réunion mais que nos doléances seraient actées, de fait nos interlocuteurs ont pris des notes tout au long de la séance.

Madame la directrice de l’école ROMAINVILLE B a pris la parole en premier, et a fait part de sa préoccupation pour le maintien dans le dispositif ZEP devenant REP du collège Budé et des écoles du secteur, en rappelant que notre manifestation était de type unitaire, avec le groupe ROMAINVILLE et le groupe COTTON dont l’action en réseau depuis plusieurs années était porteuse de fruits pour les enfants depuis la petite section jusqu’au collège.

Elle a fait part de son inquiétude sur le changement de politique, et plus particulièrement en tant que directrice d’école sur la pérennité des enseignants qu’impliquerait une sortie du dispositif.

Elle a relevé que le classement d’une partie du secteur géographique Budé dans le dispositif « politique de la ville » reflétait les situations dans lesquelles nous vivons et les enseignants travaillent.

Elle a souligné la distorsion des chiffres de l’académie en particulier celui relatif au CSP des parents des élèves scolarisés à Budé(soit disant 17 %) et le nombre de boursiers et de tarifs cantines les plus faibles 1 à 3 très importants au collège.

Elle a indiqué que ce chiffre de 17 % avancé par l’académie est en contradiction avec ce qui ressort de l’étude faite récemment par les professeurs sur les entrants en 6ème en 2014 qui révèlent non pas 17 % de CSP défavorisés mais 30 % ( et ce en retenant la CSP du parent le plus favorisé d’un élève).

Elle a souligné qu’il existe déjà dans ce groupe un véritable travail inter-degré qui ne se résume pas à manifester devant le rectorat.

Le travail effectué en réseau implique les familles, de nombreux projets en communs ou complémentaires entre les établissements, et l’exigence du maintien en ZEP ne revient pas seulement à obtenir un simple étiquetage mais vise à permettre aux équipes une pérennité, une sécurité et une reconnaissance institutionnelle et sociale du travail qui est mené.

Monsieur MUSSEAU du collège Guillaume Budé a ensuite pris la parole et a souligné trois points :

  1. La décision de créer 29 réseaux à Paris n’est pas notre question ; il convient de partir de la situation réelle et d’y apporter les solutions et les moyens qui correspondent à la réalité et non pas à un chiffre fixé d’emblée par les autorités sans évaluation préalable des besoins
  2. Le réseau avec les collègues des neuf établissements existe déjà de fait et doit être entériné par l’entrée en REP.
  3. Le traitement des distorsions par les mesures annoncées par Monsieur MICHELET ne sont pas un cadeau spécifique , mais les mesures transitoires prévues pour les établissements ZEP qui n’entreraient pas en REP. Enfin si une enveloppe budgétaire est prévue pour maintenir certains avantages, pourquoi ne pas faire une REP ? nous ne voyons pas l’intérêt d’une REP « canada dry ».

Représentant Syndicat SNP premier degré : les difficultés évoquées sont symptomatiques de l’émotion suscitée par l’élaboration de la nouvelle carte et a donné raison aux revendications . Il convient d’examiner la situation réelle et particulière de chaque établissement. Or le cadre de l’enveloppe a été fixé dans un budget national et non à partir de la réalité du terrain.

Madame l’inspectrice a alors indique que les moyens de compensation mis en œuvre étaient acquis ce qui ne serait pas forcément le cas pour REP en cas de changement de politique au niveau national ( !) car l’ « Académie a les moyens et s’engage de façon visible »

Monsieur MUSSEAU a à nouveau pointé l’opacité qui entoure l’indice social retenu pour le classement, ce qui pose problème.

Le collège Budé n’est pas atypique, il et tout à fait typique de l’éducation prioritaire d’un collège ZEP/REP du 4ème groupe.

Le relevé des CSP des parents de Budé pour les classes de 5ème 4ème et 3ème va être poursuivi dans les jours qui viennent.

Monsieur MUSSEAU s’interroge sur l’objectivité qui a conduit au déclassement sur la base de ce seul chiffre erroné.

Madame l’inspectrice lui rappelle la réponse qui a été fait à ce sujet, à savoir que le « biais » sur ce chiffre existe aussi pour d’autres collèges. Monsieur MUSSEAU indique que cette réponse de pure réthorique n’est pas satisfaisante.

Madame SOLAN prend la parole et rappelle le vœu voté à l’unanimité en conseil d’arrondissement que soit réétudiée la carte REP et fait part de la stupéfaction des élus qui connaissent bien le quartier et ses difficultés ; les données de la mairie (notamment tarifs de cantine 30 à 40 % de tarifs 1 2 3) ne correspondent pas aux chiffres de l’académie. Lors du CDEN d’hier a été votée la remise à plat de la cartographie mais le nombre de REP attribué à Paris reste fondamental.

Volonté des élus de maintenir la mixité sociale ; à ce moment intervention du parent présent qui relaye le sentiment d’injustice, la colère et surtout la grande inquiétude de tous les parents qui risquent fort de remettre en cause leur choix de scolariser leurs enfants dans le secteur si le label REP n’est pas acquis, et ce alors que le système actuel permet de maintenir à bout de bras une certaine mixité sociale.

La délégation développe la notion non répulsive de la ZEP au contraire facteur d’attractivité pour les parents, chacun des membres de la délégation a pris la parole pour argumenter ; a été également évoqué l’indice obsolète de la ZUS alors qu’une partie du quartier entre en QPV.

Madame CORNET s’est étonnée de ne pas avoir de réponse à la question simple toujours en suspens posée sur les chiffres erronés.

Le délégué syndical a pris la parole en dernier et déplore le choix de l’académie qui ne tient pas compte de revendications des personnels, il indique que lundi une partie du 13ème arrondissement sera en grève et que l’académie fait le choix de l’affrontement.

Madame l’inspectrice indique que la menace n’est pas une bonne méthode.

Nous la remercions de nous avoir reçus et écoutés et la séance est levée.

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